Je ne voulais pas vous faire pleurer / Charlotte Monnier - slalom

Julie-Anne, qui déteste qu'on l'appelle par son prénom, vient d'être hospitalisée pour son anorexie mentale et nous la suivons à travers son journal intime qui intègre également des correspondances de sa mère et ses amies sur elle. du coup, le lecteur a un regard croisée sur le destin de Julie-Anne. Elle a 15 ans quand ses parents la déposent dans un hôpital psychiatrique pour adolescents. Anorexique, son poids est trop faible pour qu'elle puisse mener l'existence d'une jeune fille de son âge dans le monde extérieur. Elle doit prendre 7 kilos pour pouvoir sortir de l'hôpital et surtout, retrouver sa famille.
Commence alors pour elle un long parcours, "enfermée" dans cette unité d'hôpital psychiatrique pour adolescents. Il va falloir s'y faire et malgré tout, s'y amuser. Mais elle va surtout y trouver un tout nouveau sens à sa vie grâce à des rencontres, les échanges avec sa meilleure amie, et... une passion inattendue. Ce récit de vie est poignant et donne une vision sociétale d'une maladie qui touche plus d'adolescent que nous imaginons.
#jenevoulaispasvousfairepleurer # netgalleyfrance

Je ne voulais pas vous faire pleurer / Charlotte Monnier - slalom

Julie-Anne a 15 ans quand ses parents la déposent dans un hôpital psychiatrique pour adolescents. Anorexique, son poids est trop faible pour qu'elle puisse mener l'existence d'une jeune fille de son âge dans le monde extérieur. Elle doit prendre 7 kilos pour pouvoir sortir de l'hôpital et surtout, retrouver sa famille. Commence alors pour elle un long parcours, "enfermée" dans cette unité d'hôpital psychiatrique pour adolescents. Il va falloir s'y faire et malgré tout, s'y amuser. Mais elle va surtout y trouver un tout nouveau sens à sa vie grâce à des rencontres, les échanges avec sa meilleure amie, et... une passion inattendue.

Ils ont gardé mon téléphone.

On avait rendez-vous à onze heures du matin. C’était un mercredi. Je l’attendais depuis longtemps, ce rendez-vous. Maman aussi, mais papa un peu moins. Maman s’était tellement battue pour l’obtenir. Je l’entendais se bagarrer pendant des heures à l’autre bout du fil et depuis deux semaines. En fait, je crois que c’est surtout ma sœur qui a tenu à ce qu’on le prenne, ce rendez-vous. Elle s’appelle Marine. Vous n’allez pas tarder à en savoir un peu plus à son sujet. Je l’adore, mais elle ne me facilite pas toujours l’existence.

Au bout du fil, maman ne tombait jamais au bon moment, jamais dans le bon service ni sur le bon répondeur. Elle soupirait, disait : « C’est pas croyable, c’est pourtant pas la mer à boire que de parler à un humain. » Et puis, elle ne savait pas s’il fallait presser la touche 2 ou 3. « Ils vont nous rendre cinglés à la fin. Est-ce qu’on peut parler à quelqu’un encore ici ou c’est plus possible ? On vit vraiment dans un monde de fous ! »

Puis elle raccrochait en prononçant des mots en suisse-allemand, parce que maman est née là-bas et que je m’en souviens principalement quand elle s’énerve. Enfin, « là-bas ». C’est pas si loin non plus, on reste en Suisse, mais quand même. Là-bas, ils ont une langue qui chante beaucoup et qu’on ne parle nulle part ailleurs. C’est peut-être pour ça que je la comprends bien, cette langue : parce que j’aime la musique et qu’elle m’aide à savoir quand maman chante la mélodie de la colère.

 

L’écran affichait donc exactement onze heures zéro zéro quand ils ont pris mon téléphone. Mme Lepoivre m’a dit : « Celui-là, on va le garder, d’accord ? Éteins-le complètement et on te le rendra après tout ça. »

 

Après tout ça. Ouais. À ce moment-là, je crois qu’elle-même ne savait pas ce que « tout ça » allait devenir.

Retour à l'accueil